Dispositions spécifiques aux différents types d’aide sociale  

3500
 
  COUVERTURE MALADIE UNIVERSELLE COMPLÉMENTAIRE  
 

Mots clés : Protection complémentaire en matière de santé  -  Ressources  -  Plafond  -  Charges
 

Dossier no 020939

M. S...
Séance du 14 mars 2003

Décision lue en séance publique le 27 juin 2003

    Vu le recours formé le 11 avril 2002 par M. Georges S... demeurant appartement 10, résidence Les Deux-Rivières, 6, avenue François-Camel à Saint-Girons (09200), tendant à l’annulation de la décision du 21 mars 2002 par laquelle la commission départementale d’aide sociale de l’Ariège a rejeté son recours contre la décision du 7 janvier 2002 par laquelle le directeur de la caisse primaire d’assurance maladie de l’Ariège a rejeté sa demande, en date du 20 décembre 2001, d’admission au bénéfice de la protection complémentaire en matière de santé ;
    Le requérant soutient que sa situation financière est difficile ; qu’il est de nationalité française ;
    Vu la décision attaquée ;
    Vu les autres pièces produites et jointes au dossier ;
    Vu le code de l’action sociale et des familles ;
    Vu le code de la famille et de l’aide sociale ;
    Vu le code de la sécurité sociale ;
    Vu la loi no 00-641 du 27 juillet 1999 portant création d’une couverture maladie universelle ;
    Vu la lettre en date du 18 juin 2002 invitant les parties à faire connaître au secrétariat de la Commission centrale d’aide sociale si elles souhaitent être entendues à l’audience ;
    Après avoir entendu à l’audience publique du 14 mars 2003, M. Larrive, rapporteur, et après en avoir délibéré hors la présence des parties, à l’issue de la séance publique ;
    Considérant qu’aux termes du premier alinéa de l’article L. 861-1 du code de la sécurité sociale : « Les personnes résidant en France dans les conditions prévues par l’article L. 380-1, dont les ressources sont inférieures à un plafond déterminé par décret, révisé chaque année pour tenir compte de l’évolution des prix, ont droit à une couverture complémentaire dans les conditions définies à l’article L. 861-3 (...) » ; qu’aux termes du premier alinéa de l’article L. 861-2 du même code : « L’ensemble des ressources du foyer est pris en compte pour la détermination du droit à la protection complémentaire en matière de santé, après déduction des charges consécutives aux versements des pensions et obligations alimentaires, à l’exception de certaines prestations à objet spécialisé et de tout ou partie des rémunérations de nature professionnelle lorsque celles-ci ont été interrompues. Un décret en conseil d’Etat fixe la liste de ces prestations et rémunérations, les périodes de référence pour l’appréciation des ressources prises en compte ainsi que les modalités particulières de détermination des ressources provenant d’une activité non salariée. » ; qu’aux termes de l’article R. 861-7 du même code : « Les aides personnelles au logement instituées par les articles L. 542-1, L. 755-21 et L. 831-1 du présent code et l’article L. 351-1 du code de la construction et de l’habitation ne sont incluses dans les ressources qu’à concurrence d’un forfait égal à (...) 1o 12 % du montant mensuel du revenu minimum d’insertion fixé pour un allocataire lorsque le foyer est composé d’une personne » ; qu’aux termes de l’article R. 861-8 du même code : « Les rémunérations d’activité perçues (...) pendant la période de référence sont affectées d’un abattement de 30 % (...) si l’intéressé (...) 2o (...) se trouve en situation de chômage total et perçoit l’allocation d’assurance prévue à l’article L. 351-3 du code du travail ou s’il se trouve en situation de chômage partiel et perçoit l’allocation spécifique prévue à l’article L. 351-25 du même code (...) »  ; qu’aux termes de l’article R. 861-9 du même code : « Sont déduites des ressources les charges consécutives aux versements des pensions et obligations alimentaires » ;
    Considérant qu’il résulte de ces dispositions qu’à l’exception de ressources définies par leur objet ou leur nature, et dont la liste est fixée par voie réglementaire, toutes les ressources dont a bénéficié un foyer, quelle que soit la date à laquelle est née la créance, au cours de la période de douze mois précédant la demande, sont prises en compte pour la détermination du droit à la protection complémentaire en matière de santé instituée par l’article L. 861-1 du code de la sécurité sociale ;
    Considérant qu’aux termes de l’article D.861-1 du code de la sécurité sociale, dans sa rédaction en vigueur à la date de la demande de M. Georges S... : « Le plafond annuel prévu à l’article L. 861-1 est fixé à 43 200 F pour une personne seule » ; que le foyer de M. Georges S..., tel qu’il est défini à l’article R. 861-2 du même code, est composé d’une personne ; qu’ainsi le plafond applicable en l’espèce s’élève à 6 585,80 Euro (43 200 F) ;
    Considérant qu’il résulte de l’instruction que, au cours des douze mois précédant sa demande d’admission au bénéfice de la protection complémentaire en matière de santé, M. Georges S... a perçu des ressources d’un montant de 7 934 Euro (52 043,63 F) au titre d’allocations de chômage ; que, de plus, il a perçu des ressources d’un montant de 1 403,38 Euro (9 205,57 F) au titre de salaires, desquelles il convient de ne retenir que 982,37 Euro (6 443,92 F) après avoir fait application de l’abattement de 30 % défini à l’article R. 861-8 du code précité, dès lors que l’intéressé se trouvait en situation de chômage à la date de sa demande ; que M. Georges S... a bénéficié, en outre, d’une aide au logement, qu’il y a lieu d’inclure dans ses ressources à concurrence d’un forfait égal à 571,50 Euro (3 749,45 F), conformément aux dispositions précitées de l’article R. 861-7 du code de la sécurité sociale ;
    Considérant qu’il résulte de l’instruction que M. Georges S... s’est acquitté, au cours de la période considérée, d’une pension alimentaire d’un montant de 1 280,60 Euro (8 400 F), qu’il convient de déduire du montant de ses ressources conformément aux dispositions précitées de l’article R. 861-9 du code de la sécurité sociale ;
    Considérant que, par suite, les ressources de M. Georges S..., constituées d’allocations de chômage et de salaires, augmentées du forfait correspondant à l’aide au logement, et déduction faite de la pension alimentaire versée, s’élèvent à 8 207,37 Euro (53 836,82 F) et sont donc supérieures au plafond de 6 585,80 Euro (43 200 F), applicable en vertu de l’article D.861-1 précité ;
    Considérant que la seule circonstance que M. Georges S... soit de nationalité française n’est pas de nature, contrairement à ce qu’il soutient, à lui donner droit au bénéfice de la protection complémentaire en matière de santé dès lors qu’il ne remplit pas les conditions de ressources fixées par les dispositions législatives et réglementaires précitées ;
    Considérant qu’il résulte de ce qui précède que M. Georges S... n’est pas fondé à soutenir que c’est à tort que, par la décision attaquée, la commission départementale d’aide sociale de l’Ariège a rejeté sa demande,

Décide

    Art. 1er.  -  La requête de M. Georges S... est rejetée.
    Art. 2.  -  La présente décision sera transmise au ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité et au ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées à qui il revient d’en assurer l’exécution.
    Délibéré par la commission centrale d’aide sociale dans la séance non publique, à l’issue de la séance publique du 14 mars 2003 où siégeaient M. Rosier, président, M. Rolland, assesseur, M. Larrive, rapporteur.
    Décision lue en séance publique le 27 juin 2003.
    La République mande et ordonne au ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité et au ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées, chacun en ce qui le concerne, et à tous huissiers à ce requis en ce qui concerne les voies de droit commun contre les parties privées, de pourvoir à l’exécution de la présente décision.

Le président Le rapporteur

Pour ampliation,
Le secrétaire général
de la commission centrale d’aide sociale,
M.Defer