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Ariane Web: Conseil d'État 44337, lecture du 28 novembre 1986, ECLI:FR:CESSR:1986:44337.19861128

Décision n° 44337
28 novembre 1986
Conseil d'État

N° 44337
ECLI:FR:CESSR:1986:44337.19861128
Mentionné au tables du recueil Lebon
Section du Contentieux
M. Combarnous, président
M. Aberkane, rapporteur
M. Marimbert, commissaire du gouvernement


Lecture du 28 novembre 1986
REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS




Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire enregistrés les 21 juillet 1982 et 19 novembre 1982 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentés pour la Ville de Toulouse, 31000 , et tendant à ce que le Conseil d'Etat :
1° annule le jugement en date du 19 mai 1982 par lequel le tribunal administratif de Toulouse a rejeté sa demande tendant à ce que M. X... soit condamné à lui verser une indemnité de 10 029 F en réparation du préjudice causé par la rupture abusive par ce dernier de son contrat de violoniste tuttiste à l'orchestre régional du capitole de Toulouse ;
2° condamne l'intéressé à lui verser ladite indemnité,
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu le règlement du 9 juillet 1974 édictant le statut du personnel artistique de l'orchestre régional du capitole de Toulouse ;
Vu le code des tribunaux administratifs ;
Vu l'ordonnance du 31 juillet 1945 et le décret du 30 septembre 1953 ;
Vu la loi du 30 décembre 1977 ;
Après avoir entendu :
- le rapport de M. Aberkane, Conseiller d'Etat,
- les observations de Me Luc-Thaler, avocat de la Ville de Toulouse,
- les conclusions de M. Marimbert, Commissaire du gouvernement ;

Considérant que le contrat par lequel M. X... a été engagé en qualité de violoniste tuttiste à l'orchestre régional du Capitole de Toulouse, est un contrat de trois ans renouvelable par tacite reconduction qui se réfère expressément au statut du personnel artistique de cet orchestre, dont l'article 66, dernier alinéa, stipule qu'en dehors des cas, étrangers à la présente affaire, où il peut être mis fin à l'activité des artistes en cours de contrat, "la cessation d'activité peut aussi résulter... d'un accord amiable entre l'administration et l'artiste." ; que l'ensemble de ces dispositions faisaient obstacle à ce que M. X... pût, en dehors des termes des périodes contractuelles, quitter son emploi après s'être borné à envoyer un préavis de deux mois à son employeur ; que M. X... a méconnu ses obligations contractuelles en quittant l'orchestre sans avoir obtenu l'accord de la ville, laquelle ne saurait, par ailleurs, être regardée comme ayant commis en l'espèce et compte tenu de la nécessité où elle se trouve d'assurer la continuité du service public, une faute en refusant son accord ; qu'il suit de là que la ville de Toulouse est fondée à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Toulouse a rejeté sa demande d'indemnité ; qu'il sera fait une évaluation suffisante du préjudice subi par la ville de Toulouse en condamnant M. X... à lui payer une indemnité de 5 000 F ;
Article ler : Le jugement du tribunal administratif de Toulouse du 19 mai 1982 est annulé.

Article 2 : M. X... est condamné à payer à la ville de Toulouseune indemnité de 5 000 F.

Article 3 : La présente décision sera notifiée à M. X..., à la ville de Toulouse, au ministre de la culture et de la communication et au inistre de l'intérieur.



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